Regards croisés entre l’Orient et l’Occident
Coordination de l’exposition et médiation, été 2009. Comment parler de l'orient et l'occident au travers de regards, de parcours et de rencontres distinctes ?
Artistes présentés :
Xinxin Fang, France Demarchi, Maud Martin, Mame Diarra-Niang
Résidence à la Menuiserie de Rodez avec :
Xinxin Fang, France Demarchi, Maud Martin
Maud Martin
Jouant avec les espaces urbains et l’errance du monde, le travail de Maud Martin interroge la notion de reflet dans sa dimension humaine. Les vitres du métro, des bus, des trains, ou même le corps, nous renvoient l’image de nos territoires inconscients. Notre oeil joue sur d’amusantes coïncidences ou d’ironiques messages.
À travers des pays comme au détour d’une rue, Maud témoigne des frontières sociales que véhicule notre époque. Elle utilise la photographie comme un reportage estompant une vision froide et pragmatique du monde. La multiplicité des cultures crée des contrastes. Ces distances humaines et spatiales construisent à la fois des fossés ou des mélanges dessinant des lignes sinueuses, parfois tranchantes. L’espace fait échos à la rapidité de nos modes de vie. Les images ne sont pas stables, elles glissent plus vite que l’objectif. Ce mouvement compose une vision poétique de chaque jour, comme lorsqu’après une grosse journée, nous laissons nos yeux au repos dans une rame glissante.
• Prix 2006 : Lauréat concours Photo-Reportage “Paris-Match” : Racines du ciel
Fang Xinxin
Macroscopic
« I am in love with nature. I am touched by people who live with the nature - are deeply rooted with it. To feel, smell and breathe with the wind. I admire natures drawings. Its usage of shadow and light, its colors, strokes and lines. At moments like that I feel I want to share all this. Share being part of the landscape. Though how can I capture through photography all these emotions I want to share? I alwa ys felt to small. But one day I found away. I saw a fascinating world that brings back all these emotions I feel. It was the day I found a little stone. » Fang Xinxin
At the heart of the Mongolia inland, Fang Xinxin expresses timelessness of nature, bound up to Chinese culture. From the infinitely small to translate the infinitely large, her work belongs as much the realm of the imagination as the memory. In this immensity controlled, history is a form of collective memory within the composition of the stone. It draws in games of masses, expansion, contraction, dislocation, and wandering spatial, recreating continuously infinite spaces. With allusions biomorphic, Xinxin’s artworks plays with the imaginary. It contrasts with pessimistic thought of empty space, to building abandonment and geological disasters, the collapse of the machine and its hopeful view in modern civilization. It leads up to set the man and the life more at the central concern. The present grows up with past achievements to break with the frenzy of contemporary society. This is a recreation of nature before our eyes. These imaginary spaces show a way of capture reality. They suspend time as they suspend our dreams.
Mame Diarra-Niang
Mame-Diarra Niang was born in 1982, in Lyon, France and lives in Paris. She is a self-taught artist and photographer.
In her creations she explores her concept of the ‘plasticity of territory’. Niang’s first solo show, Sahel Gris, took place at the Institut Français of Dakar in 2013. Her first solo show in South Africa, At the Wall, took place at Stevenson in Johannesburg in 2014, Call Me When You Get There took place at Stevenson Cape Town.
In her creations she explores her concept of the ‘plasticity of territory’. Niang’s first solo show, Sahel Gris, took place at the Institut Français of Dakar in 2013. Her first solo show in South Africa, At the Wall, took place at Stevenson in Johannesburg in 2014, Call Me When You Get There took place at Stevenson Cape Town.
France Demarchi
L’instinct de voyage
« Accepter de se mettre à nu et de se laisser observer, c’est avant tout, accepter ce quel’on est, quels sont les vides, quelles sont les faiblesses. Le voyage ouvre les yeux sur des sensations oubliées. Il fait mal, fatigue, dérange les schémas soigneusement appris depuis l’enfance. Il a pour but, l’expérience de l’autre, homme ou paysage, l’expérience de la solitude où chaque rencontre fait sens. » France Demarchi
France Demarchi part en quête de souvenirs, d’images résonnant avec la part la plus primitive de son être. Ses voyages lui ouvrent les yeux sur des sensations oubliées. Impossible de prévoir avant le départ, où et quand s’initie la rencontre avec la Nature, elle cherche l’état de grâce qui génèrera le geste. « C’est l’instinct qui me guide dans le voyage. L’extrême occident chinois (voyage en Chine et au Tibet en 2006) m’a transportée. La montagne sichuanaise a éclaté en moi. Elle révèle le lien que j’ai avec les Alpes depuis l’enfance. Elle révèle aussi le lien que j’entretiens avec la terre, le roc, l’assise ; cet enracinement que je vais chercher à l’autre bout du monde, je le conserve précieusement. Il est l’essence de ma créativité. » Le but de chacun de ses voyages, c’est à la fois l’expérience de l’autre et l’errance dans les montagnes lui permettant de goûter, de capter les âmes ambiantes. Ce va-et-vient entre solitude et expérience communautaire, cette union et liberté font jaillir la peinture. France puise son essence dans l’émotion de ces moments rares. Son expérience chinoise reste, à ce jour, la plus significative. Voyage initiatique où tous ses repères ont sauté, balayé par une force tranquille, invisible. Accepter de tout lâcher, voilà ce que le corps crie sur les cimes enneigées du Tibet. France lève ainsi les barrières, et laisse circuler le souffle.